J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire qui décrit les rapports complexes entre une mère et sa fille adolescente dans les années 1960 en Amérique dans le Maine. C'est très finement décrit et observé (je suis fille et mère d'une fille ! lol ). Je me suis donc complètement replongée dans cette ambiance recluse et fusionnelle entre une mère (Isabelle) et sa fille (Amy). C'est pas sans me rappeler le film de Diane Kurys, Diabolo menthe.
Je vais donc poursuivre ma découverte de cet auteur, Elisabeth Strout.
Extraits
"...Évidemment, le vrai problème, c’était d’être toute la journée avec sa mère. Amy avait la sensation qu’un fil noir les reliait, aussi fin qu’un trait de crayon, peut-être, mais toujours tangible. Même si l’une d’elles sortait de la salle, allait aux toilettes, disons, ou chercher un verre d’eau au rafraîchisseur dans le couloir, ça ne coupait pas le fil noir ; il passait à travers le mur et persistait à les relier. Toutes deux faisaient de leur mieux. Au moins, leurs tables étaient éloignées et elles se tournaient le dos...
...Isabelle ramassa des miettes du bout des doigts. Déjà, elle avait du mal à se rappeler comment était leur vie avant cet été. Il y avait eu des soucis – ça, elle s’en souvenait. Un perpétuel manque d’argent, les collants qui filaient tout le temps (Isabelle ne mettait jamais un collant filé, ou alors elle mentait et racontait que ça venait d’arriver), et Amy qui avait à préparer quelque chose pour la classe, un truc idiot de carte en relief pour laquelle il fallait de la glaise et du caoutchouc mousse, des travaux de couture en cours d’économie domestique – là aussi, il fallait débourser. Mais aujourd’hui, en mangeant son steak haché et son toast face à sa fille (cette étrangère), avec la lumière voilée du soleil de fin d’après-midi qui tombait sur le sol devant la cuisinière, Isabelle éprouvait la nostalgie de ce temps-là, du privilège de se tracasser pour des choses banales...
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